Dans le cadre de l’engagement du Canada à faire progresser les droits des peuples autochtones du monde entier grâce à sa collaboration bilatérale, multilatérale et régionale, l’ambassade du Canada au Mexique (MXICO) organise depuis 2021 une série de tables rondes avec la participation de représentants de la société civile et du milieu universitaire et des gouvernements du Mexique et du Canada. Ces dialogues offrent une occasion unique de renforcer la coopération en matière d’affaires autochtones en Amérique du Nord et ailleurs, d’amplifier les voix autochtones et de promouvoir les échanges sur les questions culturelles, socioéconomiques et politiques.
Dans le but d’impliquer davantage de pays des Amériques dans ces dialogues, MXICO s’est associé en 2022 aux ambassades du Canada en Équateur (QUITO), au Guatemala (GMLA), au Panama (PANAM) et au Pérou (LIMA) pour lancer la première table ronde régionale sur les affaires autochtones. L’événement a eu lieu à l’occasion de la Journée internationale des peuples autochtones (9 août 2022) et avait pour objectif de faciliter l’échange d’expériences, de leçons apprises et de recommandations concernant le rôle des femmes autochtones dans la protection et la promotion des langues et de la culture autochtones. L’intention est de tenir une table ronde régionale au moins une fois par an.
Cette année, les ambassades du Canada en Bolivie, Colombie, en Équateur, au Mexique, au Panama et au Pérou ont coorganisé le 25 septembre la deuxième table ronde régionale dans le cadre de la Journée nationale de la vérité et la réconciliation, commémorée au Canada le 30 septembre. Cette journée est l’occasion de rendre hommage aux enfants qui n’ont jamais pu retourner chez eux et aux survivants des pensionnats ainsi qu’à leurs familles et leurs communautés. La commémoration publique de l’histoire tragique et douloureuse des pensionnats et de leurs séquelles durables est un élément essentiel du processus de réconciliation au Canada.
Vous trouverez ci-dissous l’enregistrement de la table ronde, ainsi qu’une infographie reprenant les recommandations des panélistes. Nous vous encourageons à les partager.
Panélistes
Carmen Mamani Espinal
Carmen Rosa est une communicatrice sociale qui a étudié à l’Universidad Amazónica de Pando et qui a de fortes racines aymara. Elle vit depuis 12 ans dans le département de Pando, en Amazonie bolivienne, ce qui lui a permis d’avoir une vue d’ensemble de la réalité des peuples autochtones des plaines et des hauts plateaux du pays. Carmen a travaillé pour la chaîne publique Bolivia TV, à la production de matériel audiovisuel sur la réalité productive, économique, sociale et culturelle des peuples de la région amazonienne. Elle a également exercé des activités administratives à l’Universidad Amazónica de Pando.
En mai 2023, Carmen a rejoint le programme professionnel axé sur les peuples autochtones de l’ambassade du Canada en Bolivie. Elle s’intéresse principalement aux droits de l’homme et à la communication, avec un accent particulier sur le genre et la dépatriarcalisation.
Angela Lavallee
Angela Lavallee est une femme des Premières Nations originaire du Manitoba, Canada. En 2015, la petite-fille d’Angela, Zaylynn Emerald Rain, âgée de neuf mois, est entrée dans le monde des esprits. Comme tant de femmes, de filles et de bispirituels autochtones assassinés et disparus, la perte de Zaylynn s’est accompagnée de nombreuses formes d’injustices et de questions sans réponse. Cela a déclenché chez Angela la passion de travailler pour obtenir un diplôme en résolution de conflits et en justice pénale.
Elle est actuellement coordonnatrice du bien-être au Ma Mawi Wi Chi Itata Centre (Ojibway pour » Nous travaillons tous ensemble pour nous aider les uns les autres « ), un organisme de ressources familiales qui offre des programmes et des services communautaires dans le respect de la philosophie incarnée par son nom.
Judy Hughes
Judy Hughes est la conseillère spéciale du président-directeur général de l’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC). Elle a été consultante dans les domaines de la formation, de la recherche, du plaidoyer et des communications pendant de nombreuses années et utilise sa vaste expérience locale pour apporter des changements et encourager l’innovation dans la création de ressources communautaires, d’entreprises et de développement économique. Elle a joué un rôle essentiel dans l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées en tant que défenseure non juridique. Au cours des 45 dernières années, Judy a contribué à l’égalité et à la sécurité des femmes autochtones et des membres de la communauté 2SLGBTQQIA+ grâce à des politiques et des programmes en matière de santé, de prévention de la violence, de justice, de logement, d’emploi et d’entrepreneuriat. Elle mène une carrière distinguée dans les secteurs sans but lucratif, gouvernemental, public et privé. Avant de se joindre à l’AFAC, Judy a complété une carrière de dix ans à Statistique Canada au sein de l’Unité des opérations des enquêtes statistiques de 2011 à 2021. Elle est une citoyenne métisse qui vit et travaille sur le territoire du Traité 4 et la patrie des Métis en Saskatchewan, au Canada.
Omaira Cárdenas
Omaira Marcela Cárdenas Mendoza est une leader autochtone du peuple Kankuamo de la Sierra Nevada de Gonawindwa, connue sous le nom de Sierra Nevada de Santa Marta, sur la côte nord de la Colombie. Elle est avocate, diplômée de l’Universidad Popular del Cesar, spécialiste des droits de la personne de l’Escuela Superior de Administración Publica ESAP et étudie actuellement la spécialisation en droit constitutionnel à l’Universidad Nacional de Colombia.
Omaira est une experte en droits des peuples autochtones, une défenseuse des droits des femmes et des enfants indigènes, formée dans les Kunkurwas, les espaces ancestraux de la Sierra Nevada de Gonawindwa et à l’école de droit indigène « Freddy Antonio Arias Arias ». Elle a travaillé comme conseillère juridique, conseillère en matière de droits de la personne, conseillère en matière de femmes et de paix pour le peuple autochtone Kankuamo et les peuples de la Sierra Nevada. Elle travaille actuellement comme conseillère technique auprès de l’Instance spéciale de haut niveau avec les peuples ethniques (IEANPE), créée par l’accord de paix de 2016, et fait partie de l’équipe de paix du bureau du ministère de l’intérieur.
Max Hidalgo
Max Hidalgo est ingénieur en Management et Leadership. Il milite pour les droits des jeunes et cet activisme se reflète tout au long de sa carrière professionnelle et politique. Membre du mouvement Pachakutik depuis plus de 7 ans ; Il a travaillé à la formation de la nouvelle génération du MUPP, Mouvement de l’Unité Plurinationale de Pachakutik. Max a été élu député provincial du mouvement Pachakutik en 2021 et est actuellement chef de cabinet de la conseillère municipale Joselyn Mayorga de la ville de Quito.
Il a travaillé ces cinq dernières années avec les Nationalités et les Peuples dans les processus de démocratie et de promotion des droits. Il est fondateur de la Fondation Ruray qui travaille avec les jeunes pour promouvoir des politiques publiques depuis les espaces populaires afin d’avoir une démocratie inclusive.
Yinna Almaraz
Yinna Dalila Almaraz Muñoz est une jeune leader de la communauté indigène Kumiai La Huerta. Elle est militante et promotrice de la culture et des peuples autochtones de Basse-Californie, au Mexique, et a mené des actions en faveur de la revitalisation et de la conservation de la langue kumiai. Yinna est également peintre et artisan, utilisant les techniques traditionnelles Kumiai.
Yinna est titulaire d’un baccalauréat en architecture de l’Université autonome de Basse-Californie. Elle a récemment travaillé dans le cadre du programme d’infrastructure autochtone au bureau de représentation de l’Institut national des peuples autochtones en Basse-Californie.
En mars 2023, Yinna est devenue la première stagiaire du Programme des jeunes professionnels autochtones à l’ambassade du Canada au Mexique. Elle s’intéresse notamment aux droits de la personne, aux arts visuels, aux échanges culturels et à l’environnement.
Gilberto Abrego Quintero
Bíkut Toribio Sanchium Yampiag
Bíkut Toribio Sanchium Yampiag es un jeune Awajún, de Bagua de la región de Amazonas. Il a étudié l’économie et la gestion environnementale à l’Université Antonio Ruiz de Montoya. Comme journaliste d’investigation environnementale et photojournaliste, il a couvert divers conflits socio-environnementaux et politiques au Pérou. Ses intérêts académiques se concentrent sur les méthodes de mesure de la pauvreté, des inégalités, la richesse, le secteur extractif et des politiques commerciales inclusives des peuples autochtones d’Amérique Latine, entre autres.
Bíkut est également écrivain et poète. Son troisième recueil de poèmes sera publié en octobre 2023. Dans son ouvrage il nous partage sa vision de l’Amazonie, l’importance de défendre les droits de l´homme et la vie des communautés andines-amazoniennes. Depuis septembre 2023, il se joint à l’équipe de l´’ambassade du Canada au Pérou en tant que quatrième représentant du programme professionnel autochtone.