Les effets de cette crise, qui représente une menace importante pour l’ordre international, s’étendent bien au-delà de l’Europe. Rien ne justifie le recours à la force pour modifier des frontières internationalement reconnues. Cette crise modifie fondamentalement la situation de sécurité de la région euroatlantique. Le président Poutine a ramené la guerre sur le continent européen. Il s’est placé du côté obscur de l’histoire.
Nous sommes déterminés à défendre la paix, la stabilité et le droit international. Nous soutenons tous le peuple ukrainien et son gouvernement élu démocratiquement. Dans ces heures sombres, nos pensées accompagnent le peuple ukrainien. Nous sommes prêts à offrir une aide humanitaire afin d’atténuer leurs souffrances, notamment aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison de l’agression russe.
Nous exhortons la Fédération de Russie à cesser ce massacre, à désamorcer immédiatement la situation et à retirer ses troupes de l’Ukraine. Nous demandons également à la Russie d’assurer la sécurité de la Mission de surveillance spéciale de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Nous condamnons en outre la participation du Bélarus à cette agression contre l’Ukraine et demandons au Bélarus de respecter ses obligations internationales.
Nous condamnons avec la plus grande fermeté la décision du président Poutine de la Russie, annoncée le 21 février, de reconnaître les entités autoproclamées de Donetsk et de Luhansk dans l’est de l’Ukraine comme des États « indépendants ». Nous condamnons également sa décision de déployer des forces militaires russes dans ces régions. Nous exhortons les autres États à ne pas se plier à la décision illégale de la Russie de reconnaître l’indépendance proclamée de ces entités. La décision du président Poutine est une grave violation des principes fondamentaux consacrés par la Charte des Nations Unies, particulièrement en ce qui a trait au respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté des États. La décision du président Poutine constitue également une violation flagrante de la résolution 2202 du Conseil de sécurité des Nations Unies, que la Fédération de Russie a appuyée en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, et des accords de Minsk, qui stipulent que les zones en question doivent revenir sous le contrôle du gouvernement ukrainien.
Nous réaffirmons notre attachement indéfectible à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières et de ses eaux territoriales internationalement reconnues. Nous réaffirmons le droit de tout État souverain de déterminer son propre avenir et ses dispositions en matière de sécurité. Nous rappelons que la Crimée et les « républiques populaires » autoproclamées font partie intégrante de l’Ukraine.
Nous condamnons le refus constant du président Poutine de prendre la voie de la diplomatie afin de discuter des questions liées à la sécurité de l’Europe, malgré nos offres répétées.
Nous restons solidaires de nos partenaires, en l’occurrence l’OTAN et l’UE, leurs membres respectifs et l’Ukraine, et nous restons déterminés à faire le nécessaire pour préserver l’intégrité de l’ordre international fondé sur des règles. À cet égard, nous surveillons également de près les conditions du marché mondial du pétrole et du gaz, particulièrement dans le contexte de la nouvelle agression de la Russie contre l’Ukraine. Nous préconisons une coordination et un dialogue constants et constructifs entre les principaux producteurs et consommateurs d’énergie dans l’intérêt collectif de la stabilité des réserves mondiales d’énergie, et nous sommes prêts à réagir à toute perturbation, s’il y a lieu.
Source: Premier Ministre Canadien